Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
– Te souvient-il de notre extase ancienne ?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ?
– Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve ? – Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! – C’est possible.
– Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la
nuit seule entendit leurs paroles.
(Colloque sentimental)
J'y étais il y a une quinzaine. Entre V. de l'Isle adam et Nina de Callias, vous avez dû en profiter, mon cher Moine bleu.
RépondreSupprimerNina de Villard, vous voulez dire : l'arrière grand-mère d'Hervé de Villard (hi ! hi ! hi !).
RépondreSupprimerBlague à part, lov, " profiter " n'est pas le mot exact, non : l'expo est plutôt triste, poignante par moments, à l'évocation de toutes ces pauvres cloches littéraires ayant connu, de manière générale, une existence sordide et affreuse, quelque bien nées qu'elles eussent été. Bien que nous adorassions Verlaine, force est d'admettre qu'il fut une sacrée crapule, battant allègrement femmes, enfants, rares amis. Mathilde en aura bavé avec lui. Nous la plaignons amèrement, toute petite-bourgeoise qu'elle dut certainement être. Quant à Rimbaud, nous l'avons toujours trouvé détestable. Le texte (il est de Jean-pierre Guéno) accompagnant les diverses pièces exhibées est assez correct, et pas sans rappeler, d'ailleurs, la manière de Jean Teulé, dont on nous dit que le livre justement consacré à Verlaine mérite le détour, en dépit de certaines erreurs (historiques) gravissimes.