samedi 6 octobre 2018

Banalité du mal


« À l'heure actuelle, mon avis est que le mal n'est jamais radical, qu'il est seulement extrême, et qu'il ne possède ni profondeur ni dimension démoniaque. Il peut tout envahir et ravager le monde entier précisément parce qu'il se propage comme un champignon. Il "défie la pensée", comme je l'ai dit, parce que la pensée essaie d'atteindre à la profondeur, de toucher aux racines, et du moment qu'elle s'occupe du mal, elle est frustrée parce qu'elle ne trouve rien. C'est là sa banalité. Seul le bien a de la profondeur et peut être radical. »

(Hannah Arendt, Lettre à Gershom Scholem de 1963, in Fidélité et utopie)

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