Partout, la matière bande !, par Michel Sapin (détail).
«Parmi toutes les qualités inhérentes à la matière, le mouvement est sans doute la première et la plus insigne, non pas seulement comme mouvement mécanique et mathématique, mais plus encore comme pulsion, esprit de vie, dynamisme, comme tourment de la matière, pour employer un terme de Jakob Böhme. Les formes primitives de ces derniers sont des forces essentielles, vivantes, individualisantes, produisant des différences spécifiques. Chez Bacon, son premier créateur, le matérialisme recèle encore d'une manière naïve les germes d'une évolution universelle. La matière sourit à l'homme dans son éclat poétique et sensuel. En se développant, il se rétrécit. Hobbes systématise le matérialisme baconien. La sensualité perd son parfum, devient la sensualité abstraite du géomètre. Le mouvement physique est sacrifié au mouvement mécanique ou mathématique ; la géométrie est proclamée la reine des sciences. Le matérialisme prend une allure misanthrope. Afin de surmonter l'esprit misanthrope, décharné sur son propre terrain, le matérialisme doit mortifier sa chair et se faire ascète. Il se présente comme un être de raison, mais développe aussi la logique impitoyable de la raison. »
(Karl Marx, La Sainte Famille)
Délaisser le compas et l'équerre pour la danse et l'étreinte, en somme.
RépondreSupprimerNous ne sommes pas loin du houbisme, Ô vénéré.
Indeed, Marquis.
SupprimerYou rule, bloody Monk.
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