mercredi 9 avril 2014

Défense de l'ivresse

Frantisek Kupka, Vision d'un alcoolique (après 1900).
« On peut prendre de la vie ses douleurs tristes ou ses douleurs gaies. Les unes sont amères et martyrisantes ; les autres sont pleines d’étourdissements et d’opium. Que vaut-il mieux ? le gros tas fait un métier, s’y morfond, se marie, amasse pour ses hoirs, crée des enfants qui périssent, s’épuise en stériles ambitions. L’élite s’enivre. Bottés, cuirassés et casqués de mépris, ceux qui ont choisi l’ivresse roulent sous les tables et oublient. Ils se perforent l’estomac et s’empoisonnent le sang. La tombe les enlève à la fleur de l’âge, tandis que les autres, encore à moitié chemin, halètent péniblement vers le but, les yeux gros de pleurs et les pieds las. »

(Louis Dumur, Albert).

2 commentaires:

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  2. Ah, le Moine, vous êtes cruel en exposant cette gravure qui nous rappelle que la plus belle des créatures au corps charmant et désirable dont nous rêvons tous, n'est constituée que de viscères sanguinolentes et charpentée d'un amas d'ossements de boucherie.
    Ah ! Diantre je vais foutre ! Cachez ces intestins que je ne saurais voir !

    L'abbé Lecornu (dit le cocu)

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