" C'est LUI le grand Paris, c'est LUI il braque Paris" Cf notre billet - avec ses commentaires - sur la manif du 26 mai 2018 à Paris : http://lemoinebleu.blogspot.com/2018/05/cortege-de-tete-voila-ton-nouveau-patron.html
Et quant au fait qu'il représente les Frères Musulmans au Havre, après tout : quelle importance, non ? http://www.liberation.fr/checknews/2018/06/12/le-rappeur-medine-est-il-ambassadeur-de-l-association-havre-de-savoir_1658562
Heureusement que l'extrême droite (Causeur, Valeurs actuelles) n'est pas seule à dénoncer le fascisme au nom d'Allah sur fond de ressentiment racialiste ! Elle le fait pour promouvoir le sien. Mais effectivement, le fascisme est généralisé dans les images et les identifications, c'est dans les têtes et à partir d'elles qu'il s'agit de le combattre.
Je viens de découvrir ce “mecque” terrifiant. Malaise dans la civilisation (que j'avais relu après le massacre du Bataclan et qui m'avait fait du bien) ? Malaise dans les familles en tout cas, et dans beaucoup de familles d'exilés où l'histoire véritable de ses membres ne s'est pas transmise oralement. Cette vedette est-elle “lïkée” par comblement de ce vide ? C'est mon hypothèse. Et évidemment le prisme géopolitique qui se substitue aux analyses historiques "continuistes" anime les spasmes identitaires remplaçant les mémoires réelles.
À l'extrême gauche le tiers-mondisme, ses dupes comme ses instrumentalisateurs – voir ici, cette image arraché à des lycéens combattants – vaut cliché collectif. Et, sans même parler de voile et de condition féminine, cette pénétration est tout aussi terrifiante que le "Black nihilism" belge.
Terrifiant, c'est le mot. Comprenez que nous n'avons désormais pas d'autre choix que la théorie. C'est un cycle de malheur théorique d'au moins un demi-siècle (si peu de générations successives) qui est devant nous. Un cycle durant lequel toute perspective réelle de pratique émancipatrice, à l'aune de la folie, des souffrances et de la misère ambiantes, nous paraît extrêmement compromise. La théorie, donc, ce qui reste de raison non-instrumentale : pied à pied. Sans rien lâcher. Pour prendre date. Pour bien plus tard. Une manière de témoignage, si vous voulez. On en est là.
C'est sûr qu'il y a un gros problème de perspective. C'est la réflexion que je m'étais faite après avoir fermé Le désert de critique de Renaud Garcia. Le livre démontre clairement la faiblesse conceptuelle et la parfaite adéquation avec l'air du temps du postmodernisme dans tous ses états, ce qui n'est pas rien, mais lorsqu'il qu'il veut ouvrir sur autre chose, on tombe sur Anders, Lasch/Michéa, Illich, Latouche, le néo-zapatisme, Delphy… Si c'est là tout le rêve à envoyer, je ne suis guère surpris que les coups les plus justes ne portent pas. Quand lutter contre la marchandise tient aux crans de la ceinture, il n'y a jamais long avant de la prendre sur le cuir.
Mais si vous mettez (pardonnez l'expression) bout à bout toutes les personnes sus-mentionnées, cela commence à faire beaucoup de gens objectivement d'accord, et tirant dans le même sens. C'est là qu'est l'os.
Léninistiquement, oui, ils jouent tous la même première bande. Mais il y a loin, bien loin avant la prise du Palais d'Hiver, surtout avec cet inconscient français qui n'a pas encore liquidé son complexe de compromission fordiste. Comme toutes les luttes « convergentes », faute de prise réelle occupées à capitaliser symboliquement chacune pour soi, ils seront confrontés bien avant cela, selon le principe du plus-radical-que-moi-tu-meurs, aux contradictions de leurs agendas respectifs (au petit jeu des racines authentiques, il va vite être clair que certains sont plus chez eux en France que d'autres, c'est sans issue). Comme schizosophie, il me semble que leurs mythes à la petite semaine ne sont que le marketing du vide, et ils m'inquiètent bien moins que la dérive autoritaire effective d'un État dont les carottes se raréfient sous la pression du capitalisme mondial.
Mais il paraîtrait peu dialectique d'isoler lesdits mythologues de l'État néo-autoritaire ("illibéral", selon le terme novlanguesque en vigueur). Ce monde est cohérent, vous savez. Son Tout est supérieur à ses Partis (indigénistes ou autres).
Certes, mais c'est un peu comme BHL, le problème est plus dans l'espace qu'arrivent à saturer les animateurs en radicalité que dans leurs camelotes, tôt ou tard périmées et remplacées dès lors qu'elles ne contribueront plus à annuler tout débat réel sur nos conditions d'existence. Il s'agit ni plus ni moins que de terrorisme (intellectuel) : sans être inoffensif à la base son efficacité réelle est au final toute entière dans la surréaction de sa cible. Avant tout donc, conserver son calme, et là apparaît l'os véritable, à savoir qu'on ne sait alors dans quel nouvel axe frapper pour passer cette garde et envoyer tout ce verbiage et son (im)monde dans les chiottes de l'Histoire.
L'argument laisserait en effet tout l'univers pantois si l'univers en question était doté d'intelligence minimale : "Je suis un anti-fondamentaliste et un anti-raciste déguisé, pour cela, en fondamentaliste et en raciste : je fréquente des fondamentalistes et des racistes, et je reprends tous leurs codes graphiques - iconographiques - pour précisément les combattre." On connaît cette folie théorique visant à établir l'existence objective des races pour soi-disant combattre le racisme. Mais ici, il s'agit juste du second marché de ce foutage de gueule post-moderne généralisé. Médine n'est pas Bouteldja : il n'en a ni la morgue ni les possibilités universitaires. Il se moque simplement à l'ancienne de sa clientèle petite-bourgeoise progressiste, et masochiste. Et quant à ses ouailles prolétariennes, c'est-à-dire son public-cible, comme on dit, demandez-vous lequel des deux côtés : littéral ou "dénonciateur" l'emporte chez elles à la vue (et à l'écoute) de l'album "Djihad" ou du morceau "Don't Laïk"... Le bon vieux truc de la street credibility, en somme, adapté, désormais, contexte oblige, à l'islamisme transcendantal de "kartiépopulère".
Ou du Tariq Ramadan de vide-grenier, qui rappelle son obscurantisme cool, sa charia décontractée, et son antisionisme double-face j-ai-rien-contre-les-juifs-meme-en-vie.
Vous avez oublié ceci cher ami:
RépondreSupprimerhttps://www.dailymotion.com/video/x7kic3
" C'est LUI le grand Paris, c'est LUI il braque Paris"
SupprimerCf notre billet - avec ses commentaires - sur la manif du 26 mai 2018 à Paris : http://lemoinebleu.blogspot.com/2018/05/cortege-de-tete-voila-ton-nouveau-patron.html
Et quant au fait qu'il représente les Frères Musulmans au Havre, après tout : quelle importance, non ?
Supprimerhttp://www.liberation.fr/checknews/2018/06/12/le-rappeur-medine-est-il-ambassadeur-de-l-association-havre-de-savoir_1658562
Heureusement que l'extrême droite (Causeur, Valeurs actuelles) n'est pas seule à dénoncer le fascisme au nom d'Allah sur fond de ressentiment racialiste ! Elle le fait pour promouvoir le sien. Mais effectivement, le fascisme est généralisé dans les images et les identifications, c'est dans les têtes et à partir d'elles qu'il s'agit de le combattre.
RépondreSupprimerJe viens de découvrir ce “mecque” terrifiant. Malaise dans la civilisation (que j'avais relu après le massacre du Bataclan et qui m'avait fait du bien) ? Malaise dans les familles en tout cas, et dans beaucoup de familles d'exilés où l'histoire véritable de ses membres ne s'est pas transmise oralement. Cette vedette est-elle “lïkée” par comblement de ce vide ? C'est mon hypothèse. Et évidemment le prisme géopolitique qui se substitue aux analyses historiques "continuistes" anime les spasmes identitaires remplaçant les mémoires réelles.
À l'extrême gauche le tiers-mondisme, ses dupes comme ses instrumentalisateurs – voir ici, cette image arraché à des lycéens combattants – vaut cliché collectif. Et, sans même parler de voile et de condition féminine, cette pénétration est tout aussi terrifiante que le "Black nihilism" belge.
Terrifiant, c'est le mot.
SupprimerComprenez que nous n'avons désormais pas d'autre choix que la théorie. C'est un cycle de malheur théorique d'au moins un demi-siècle (si peu de générations successives) qui est devant nous. Un cycle durant lequel toute perspective réelle de pratique émancipatrice, à l'aune de la folie, des souffrances et de la misère ambiantes, nous paraît extrêmement compromise. La théorie, donc, ce qui reste de raison non-instrumentale : pied à pied. Sans rien lâcher. Pour prendre date. Pour bien plus tard. Une manière de témoignage, si vous voulez. On en est là.
C'est sûr qu'il y a un gros problème de perspective. C'est la réflexion que je m'étais faite après avoir fermé Le désert de critique de Renaud Garcia. Le livre démontre clairement la faiblesse conceptuelle et la parfaite adéquation avec l'air du temps du postmodernisme dans tous ses états, ce qui n'est pas rien, mais lorsqu'il qu'il veut ouvrir sur autre chose, on tombe sur Anders, Lasch/Michéa, Illich, Latouche, le néo-zapatisme, Delphy… Si c'est là tout le rêve à envoyer, je ne suis guère surpris que les coups les plus justes ne portent pas. Quand lutter contre la marchandise tient aux crans de la ceinture, il n'y a jamais long avant de la prendre sur le cuir.
SupprimerPour Kelim Seba, je ne sais pas si « terrifiant » est vraiment le mot : http://www.afrokanlife.com/kemi-seba-afrique-black-nihilism/
SupprimerComparé à des bouffons comme Soral ou, changement d'échelle dans la clownerie, Onfray et Zemmour, ça me paraît une toute petite entreprise.
Mais si vous mettez (pardonnez l'expression) bout à bout toutes les personnes sus-mentionnées, cela commence à faire beaucoup de gens objectivement d'accord, et tirant dans le même sens.
SupprimerC'est là qu'est l'os.
Léninistiquement, oui, ils jouent tous la même première bande. Mais il y a loin, bien loin avant la prise du Palais d'Hiver, surtout avec cet inconscient français qui n'a pas encore liquidé son complexe de compromission fordiste. Comme toutes les luttes « convergentes », faute de prise réelle occupées à capitaliser symboliquement chacune pour soi, ils seront confrontés bien avant cela, selon le principe du plus-radical-que-moi-tu-meurs, aux contradictions de leurs agendas respectifs (au petit jeu des racines authentiques, il va vite être clair que certains sont plus chez eux en France que d'autres, c'est sans issue). Comme schizosophie, il me semble que leurs mythes à la petite semaine ne sont que le marketing du vide, et ils m'inquiètent bien moins que la dérive autoritaire effective d'un État dont les carottes se raréfient sous la pression du capitalisme mondial.
SupprimerMais il paraîtrait peu dialectique d'isoler lesdits mythologues de l'État néo-autoritaire ("illibéral", selon le terme novlanguesque en vigueur). Ce monde est cohérent, vous savez. Son Tout est supérieur à ses Partis (indigénistes ou autres).
SupprimerCertes, mais c'est un peu comme BHL, le problème est plus dans l'espace qu'arrivent à saturer les animateurs en radicalité que dans leurs camelotes, tôt ou tard périmées et remplacées dès lors qu'elles ne contribueront plus à annuler tout débat réel sur nos conditions d'existence. Il s'agit ni plus ni moins que de terrorisme (intellectuel) : sans être inoffensif à la base son efficacité réelle est au final toute entière dans la surréaction de sa cible. Avant tout donc, conserver son calme, et là apparaît l'os véritable, à savoir qu'on ne sait alors dans quel nouvel axe frapper pour passer cette garde et envoyer tout ce verbiage et son (im)monde dans les chiottes de l'Histoire.
Supprimer" si j'applique la Charia, les voleurs pourront plus faire de main courante "
Supprimer(Médine : don't laïk). Sublimissime.
Oui, les bras nous en tombent.
SupprimerQuelle mauvaise foi, c'est pourtant évident que c'est du Charlie (bande de haineux fondamentalistes ultra-laïcards d'extrême-droite) !
SupprimerPensée blanche et émancipation, le jésuitisme peut-il décolonialiser la Républik ? Vous avez 4h.
Ce mec aurait dû s'appeler Schrödinger et non Médine. Quand il est dedans en fait il est encore dehors. Ou le flyer ci-dessus est un fake, ou on tient là du très lourd : « Assister à la conférence d’un homme [Kélim Séba] ne veut pas dire épouser ses idées, lire les essais d’un auteur ne veut pas dire soutenir leur contenu ». Dire équanimement tout et son contraire à ce niveau-là, je pense qu'il n'y a que J-F. Copé pour concourir.
SupprimerL'argument laisserait en effet tout l'univers pantois si l'univers en question était doté d'intelligence minimale : "Je suis un anti-fondamentaliste et un anti-raciste déguisé, pour cela, en fondamentaliste et en raciste : je fréquente des fondamentalistes et des racistes, et je reprends tous leurs codes graphiques - iconographiques - pour précisément les combattre."
SupprimerOn connaît cette folie théorique visant à établir l'existence objective des races pour soi-disant combattre le racisme. Mais ici, il s'agit juste du second marché de ce foutage de gueule post-moderne généralisé. Médine n'est pas Bouteldja : il n'en a ni la morgue ni les possibilités universitaires. Il se moque simplement à l'ancienne de sa clientèle petite-bourgeoise progressiste, et masochiste. Et quant à ses ouailles prolétariennes, c'est-à-dire son public-cible, comme on dit, demandez-vous lequel des deux côtés : littéral ou "dénonciateur" l'emporte chez elles à la vue (et à l'écoute) de l'album "Djihad" ou du morceau "Don't Laïk"... Le bon vieux truc de la street credibility, en somme, adapté, désormais, contexte oblige, à l'islamisme transcendantal de "kartiépopulère".
Ou du Tariq Ramadan de vide-grenier, qui rappelle son obscurantisme cool, sa charia décontractée, et son antisionisme double-face j-ai-rien-contre-les-juifs-meme-en-vie.
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