Serge Daney à propos du héros delphinien du "Grand Bleu" de cette tanche de Besson : "le héros postmoderne par excellence, celui de l'individualisme démocratique de masse : un corps sans organe, hors sexe, hors langage, hors désir, programmé pour effectuer un seul mouvement, un séduisant automate".
Oui. Ajouterons-nous, néanmoins (perfidement), que le post-modernisme, c'est aussi faire feu de tout bois : en l'occurrence, de toute espèce de catégorie épistémologique non-critiquée pour elle-même ? "Corps sans organe", par exemple.
Pauvre schizophrène en promenade rattrapé par Deleuze et Guattari comme sujet révolutionnaire de substitution. "Anti-Œdipe" (p. 14) : « Le président Schreber “a longtemps vécu sans estomac, sans intestin, presque sans poumons, l'œsophage déchiré, sans vessie, les côtes broyées ; il avait parfois mangé en partie son propre larynx, et ainsi de suite”. Le corps sans organes est l'improductif (...) » Assonance sans doute non hasardeuse entre ce "presque" sans poumon et ce héros delphinien dont le corps n'est qu'un poumon. J'ai envie de croire que Daney se foutait de la gueule de Deleuze-Guattari en observant la course vers l'abysse de la tanche à l'image du processus sans finalité comme production de désir immanent deleuzo-guattarien. Mais pas sûr puisque "hors désir". La vie ça coule, la vie s'enfuit.
Vous avez raison : vu comme ça, c'est une possibilité. Mais bon, Daney était aussi un produit de son temps, en l'espèce. Y a donc au moins ambiguïté, disons. A part, ça, le CSO n'est que le détournement d'un retour authentiquement fécond à une perversité polymorphe originaire. Suffirait juste de le remettre sur ses pieds, comme dirait l'autre et si vous nous pardonnez cette expression étrange.
À Océan infini, il faut un grand Timonier.
RépondreSupprimerSerge Daney à propos du héros delphinien du "Grand Bleu" de cette tanche de Besson :
RépondreSupprimer"le héros postmoderne par excellence, celui de l'individualisme démocratique de masse : un corps sans organe, hors sexe, hors langage, hors désir, programmé pour effectuer un seul mouvement, un séduisant automate".
Oui.
SupprimerAjouterons-nous, néanmoins (perfidement), que le post-modernisme, c'est aussi faire feu de tout bois : en l'occurrence, de toute espèce de catégorie épistémologique non-critiquée pour elle-même ?
"Corps sans organe", par exemple.
Pauvre schizophrène en promenade rattrapé par Deleuze et Guattari comme sujet révolutionnaire de substitution.
RépondreSupprimer"Anti-Œdipe" (p. 14) : « Le président Schreber “a longtemps vécu sans estomac, sans intestin, presque sans poumons, l'œsophage déchiré, sans vessie, les côtes broyées ; il avait parfois mangé en partie son propre larynx, et ainsi de suite”. Le corps sans organes est l'improductif (...) »
Assonance sans doute non hasardeuse entre ce "presque" sans poumon et ce héros delphinien dont le corps n'est qu'un poumon.
J'ai envie de croire que Daney se foutait de la gueule de Deleuze-Guattari en observant la course vers l'abysse de la tanche à l'image du processus sans finalité comme production de désir immanent deleuzo-guattarien. Mais pas sûr puisque "hors désir".
La vie ça coule, la vie s'enfuit.
Vous avez raison : vu comme ça, c'est une possibilité. Mais bon, Daney était aussi un produit de son temps, en l'espèce. Y a donc au moins ambiguïté, disons. A part, ça, le CSO n'est que le détournement d'un retour authentiquement fécond à une perversité polymorphe originaire. Suffirait juste de le remettre sur ses pieds, comme dirait l'autre et si vous nous pardonnez cette expression étrange.
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