mardi 8 novembre 2022

Il est pas beau, mon sac à viande anti-impérialiste ?


Le mec ne manque ni d'humour, ni de charme. C'est pour cela, sans doute entre autres choses, que son amoureuse (précisons qu'il n'y a pas d'homosexuels en Russie) et ses copains de bistrot ou de salle de gym le kiffent certainement de longue date, du côté d'Arkhangelsk. Mais dans quelques jours, ou avec un peu de chance quelques semaines, notre comique du jour sera probablement mort, allongé et pourrissant quelque part dans une tranchée du Donbass ou de l'oblast de Kherson, dont il n'aurait jamais rien eu à foutre, n'eût été cette maudite mobilisation partielle. Partielle, partielle... c'est vite dit. Tout dépend du point de vue où l'on se place. Hein, Vlad ? Alors, avant de crever, tout de même, le gars inspecte, histoire de bien rigoler une dernière fois, le paquetage-cadeau-de-bienvenue offert par l'armée de la Mère-Patrie et bourré de produits périmés, ou autrement dramatiquement inutilisables (un sac de couchage spécial été, par exemple, idéalement conçu pour affronter les chutes de neige et boue glacée d'Ukraine). La traduction, pour ceusses qu'entraveraient pas l'angliche, nous apparaît superflue. Le russe est une belle langue, qui se suffit très bien à elle-même dès lors qu'elle entreprend de moquer le pouvoir, d'un coup de désespoir bravache. Et les Ukrainiens, en face, sont les mêmes. Exactement les mêmes. Sauf qu'ils ne sont pas russes, et qu'ils ne tiennent pas à vivre, eux ─ tant qu'ils peuvent encore l'éviter, les armes à la main ─ au fond du trou du cul d'une putain de dictature fasciste.

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