tag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post9082802166218267168..comments2024-03-16T12:40:06.689+01:00Comments on Le Moine Bleu: Bloch-Adorno : sur l'utopie et la mort (1964)Le Moine bleuhttp://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comBlogger8125tag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-183868740300129842016-03-25T19:15:28.974+01:002016-03-25T19:15:28.974+01:00" Oui, je suis bien d'accord avec vous : ..." Oui, je suis bien d'accord avec vous : l'utopie réalisée est toujours décevante. "<br />D'accord avec Bloch, en l'occurrence.<br />Bon week-end.Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-19837974297267488732016-03-25T16:29:31.473+01:002016-03-25T16:29:31.473+01:00Oui, je suis bien d'accord avec vous : l'u...Oui, je suis bien d'accord avec vous : l'utopie réalisée est toujours décevante, ne serait-ce que parce que le réel est une chose différente de l'imaginaire. Non pas en deçà, ni au delà mais autre.<br /><br />C'est moi qui n'avait pas compris le rapport avec la répétition. Et là, effectivement, j'entends mieux, même si j'ai besoin d'y réfléchir encore un peu.<br /><br />N'est-ce pas là un programme acceptable pour le week-end qui s'annonce ?<br /><br />Quoi qu'il en soit, merci pour vos patientes explications, cher Moine. Le bonjour chez vous.Le Promeneurhttps://www.blogger.com/profile/16703073181201408505noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-85849264899478694632016-03-25T12:42:01.116+01:002016-03-25T12:42:01.116+01:00Il semble que vous vous mépreniez. Sans doute nous...Il semble que vous vous mépreniez. Sans doute nous serons-nous mal exprimés. Ce qui nous paraît participer de la pulsion de mort chez Bloch n'est évidemment nullement le besoin, l'amorce de l'utopie, mais son malaise au regard de la perspective d'une RÉALISATION de l'utopie. L'utopie - réalisée - est toujours décevante, toujours en-deçà des espoirs qu'on avait mis en elle. Vous connaissez ces types de personnes à qui tout devrait réussir mais qui échouent, pourtant, et semblent même organiser de manière aberrante - et répétée - leur propre échec dans l'existence. C'est, en l'espèce, l'observation empirique de la RÉPÉTITION, chez l'homme, de ce phénomène nommé très vulgairement " conduite d'échec " qui souffla à Freud l'hypothèse de l'existence de la pulsion de mort. Si l'on répète, en effet, c'est qu'on aspire - inconsciemment - à ne pas bouger, à ne pas évoluer : la répétition étant, par principe, répétition du MÊME. Or, le même absolu, la stase pure, l'immobilité parfaite, qu'est-ce au juste sinon la mort ? L'homme soumis à la fatigue du désir aspirerait - une fois de plus inconsciemment - au repos organique (inorganique, en l'occurrence) représentée par ladite mort, une telle aspiration se trouvant donc nichée - o vertige, o paradoxe - au coeur même de la vie, toute tendue vers semblable négation de soi-même. Bref. Vous savez tout cela. Pour en revenir à Bloch, l'échec, donc - répété au cours des siècles - ou plutôt l'inachèvement programmatique répété des tentatives utopiques humaines apparaît tout aussi VALORISÉ chez lui que le désir utopique lui-même (lequel renvoie par ailleurs, on est bien d'accord avec vous, à un manque érotique, vital, fondamental). C'est cette contradiction blochienne, rien d'autre, qui renverrait éventuellement - toutes proportions gardées - au dernier dualisme pulsionnel freudien (Éros-Thanatos). Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-61910282810143861012016-03-25T08:34:08.159+01:002016-03-25T08:34:08.159+01:00Je ne parlerai pas, quant à l'envie (ou besoin...Je ne parlerai pas, quant à l'envie (ou besoin) d'utopie, de pulsion de mort mais bien, à l'inverse, de pulsion de vie. <br />Car enfin, qu'est-ce qui signale, sur le plan clinique, l'état dépressif d'un sujet sinon l'impossibilité pour lui d'imaginer un avenir, voire de le désirer. <br /><br />Sur un plan plus large, le désir utopique m'apparaît comme la manifestation même du désir. Fondé sur un manque, il est mouvement, envie de changement. Bref, tout le contraire de l'immobilité mortifère du renoncement.<br /><br />Je vous accorde que nous frôlons, par là même, l'idée très chrétienne d'espérance. Peut être, mais plus laïquement parlant, un peuple qui n'envisage plus l'avenir - je dirais : qui n'a plus, ou ne peut plus constituer par lui-même, d'image de l'avenir - est un peuple déprimé, vaincu, vulnérable aux programmes du moindre bateleur. Et ce faisant un peuple qui ouvre un boulevard à la pulsion de mort - et comment interpréter autrement cette course à l'abîme de notre organisation sociale (pollutions, consommation, ressources épuisées, totalitarisme technologique, rapports sociaux et interpersonnels délétères, etc.), où il n'est pas besoin d'être expert pour penser que la disparition de notre espèce n'est plus une hypothèse farfelue ?<br /><br />Ici, l'utopie me semble ne devoir avoir pour fonction que celle d'amorcer le désir de révolte, de changement d'une situation insupportable. C'est le geste de retirer sa main d'un poêle trop chaud. Elle n'a pas besoin pour cela d'un programme trop détaillé - ne serait-ce que parce que l'on a vu ce que produisait les visions par trop totales d'un monde meilleur.<br /><br />C'est une vision, certes, un peu simpliste de la chose mais à laquelle je tiens assez, cher Moine.Le Promeneurhttps://www.blogger.com/profile/16703073181201408505noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-9734704311229150282016-03-24T12:44:33.715+01:002016-03-24T12:44:33.715+01:00Vous mettez là le doigt sur ce qui fonde, selon no...Vous mettez là le doigt sur ce qui fonde, selon nous, la contradiction principale, féconde, de l'oeuvre blochienne tout entière : Bloch pense, à la fois - avec Hegel - l'utopie comme tendance objective appelant nécessairement sa réalisation (car sinon, comme pour Hegel, ainsi que le rappelle Adorno, l'utopie n'aurait aucune valeur en tant que simple " devoir-être", ou " mauvais infini ") et en même temps, suppose que toute réalisation utopique nous laisse, par nature, insatisfaits au regard de la richesse de virtualité que nous attendions. En d'autres termes, la réalisation est toujours décevante relativement à l'espoir qui nous fait agir vers elle. Mais alors, pourquoi s'obstiner encore à agir, et à espérer ? C'est là tout le problème de Bloch. La chose a sans doute à voir, chez lui, avec le pouvoir collectif, phylogénétique (?) non-reconnu de la pulsion de mort : cette compulsion de répétition, incessante, du désir utopique dans les siècles passés, semblable excitation ne trouvant jamais son plaisir, jamais son abaissement de tension adéquat. Adorno, lui, est hélas ! plus rigoureux sur cette question, tout espoir lui apparaissant impossible, irréalisable, intraduisible socialement et politiquement, etc. De ce point de vue-là, les choses sont au moins plus claires...Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-24171302882543638322016-03-23T11:33:46.778+01:002016-03-23T11:33:46.778+01:00C'est, effectivement, passionnant. En même tem...C'est, effectivement, passionnant. En même temps, et c'est heureux, cela m'interroge bigrement sur ce qu'on pourrait nommer hâtivement la formalisation de l'utopie : l'idée, développée par "Teddy" et Ernst, sur le fait que - si j'ai bien pigé - l'utopie perd de sa force à partir du moment où elle est par trop esquissée est très importante. <br /><br />Le soc de la révolte s'appuie, certes, sur la colère, le refus d'une situation donnée. Mais, et on l'a vu avec bon nombre de protestations récentes, s'il n' y a pas ensuite, ne serait-ce qu'au moins l'idée d'un avenir possible - je ne parle pas d'un programme politique -, le soufflet s'effondre. <br /><br /><br />Ceci étant dit, il me semble que, avec ce genre d'initiative, nous ne sommes pas loin de ce que disaient Bloch et Adorno : <br /><br />http://www.liberation.fr/france/2016/03/20/pour-un-boycott-actif-de-l-election-presidentielle_1440850 <br /><br />Bien à vous, le Moine et merci encore pour la qualité de vos lectures choisies. C'est un bonheur.<br /> Le Promeneurhttps://www.blogger.com/profile/16703073181201408505noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-66104105837355477412016-03-19T14:45:24.674+01:002016-03-19T14:45:24.674+01:00Oui. Il s'agit d'un échange passionnant, b...Oui. Il s'agit d'un échange passionnant, beaucoup plus long évidemment que l'extrait que nous citons ici. Relativement facile à dégotter en bibliothèque : vous trouverez cela dans le numéro 949 de la revue Europe (Mai 2008) : numéro spécial - donc - "Ernst Bloch-TW Adorno " : fourmillant de très précieuses contributions.Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-28346517689327618282016-03-19T13:03:53.301+01:002016-03-19T13:03:53.301+01:00cet entretien existe en édition papier?cet entretien existe en édition papier?prhnoreply@blogger.com