tag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post6773913820626928320..comments2024-03-16T12:40:06.689+01:00Comments on Le Moine Bleu: Incompréhensible, inexplicable, incontestableLe Moine bleuhttp://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comBlogger14125tag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-62239667636996198132017-11-11T11:43:58.738+01:002017-11-11T11:43:58.738+01:00Si par « optimistes béats », vous faites allusion ...Si par « optimistes béats », vous faites allusion aux adeptes du « pas de côté » ou tout autre idéologie supposant qu'il demeure un en-dehors au capitalisme à partir duquel le renverser ou le grignoter, je ne peux être que d'accord.<br /><br />Cependant, quand je dis que je ne peux pas encaisser ça, je ne parle pas d'émotivité, ou pas seulement. Je pense que d'un point de vue intellectuel il y a un réel problème à supposer un système producteur de conscience, au point que les décisions de Truman ne sont pas les décisions de Truman. Parce que ça fait l'impasse sur toutes les stratégies bien réelles qui organisent activement l'impuissance générale. La publicité, pour ne prendre qu'un exemple, est une manipulation active conçue et employée tout à fait à dessein (tellement que sur Internet les gens « payent » leurs services en s'y exposant). À quel degré les commerciaux finissent eux-mêmes par croire à leurs salades (ou les politiques à leurs éléments de langage), ne change jamais qu'on ne peut les mettre dans le même sac que ceux qu'ils manipulent. Cela reviendrait à dire que Rudolf Höss, Otto Moll, et les éléments du Sonderkommando qui avaient fini par traiter réellement des « bûches », c'est à dire déréaliser complètement leur tâche et profiter docilement de leur sursis amélioré, étaient indifféremment les produits du camp. C'est non seulement moralement inadmissible mais faux. Peu importe leur aptitude à percevoir le mal, ce sont bien les deux premiers qui ont produit les troisièmes. Et c'est la conscience claire de ce fait, le fait qu'il n'y a pas « la faute au camp » et puis c'est tout, qui a amené d'autres éléments du Sonderkommando à organiser un soulèvement. <br /><br />Un texte qui met peut-être de <a href="http://acorpsperdu.wikidot.com/la-societe-industrielle-mythe-ou-realite" rel="nofollow">meilleurs<br />mots</a> sur ce qui me dérange (parce que, bien sûr, on ne peut assimiler notre quotidien à celui d'un camp de la mort, il s'agissait juste de prendre un cas de production de conscience particulièrement impitoyable).<br /><br />Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-49808653610709352792017-11-05T23:23:43.917+01:002017-11-05T23:23:43.917+01:00Evidemment que "vous ne pouvez encaisser ça&q...Evidemment que "vous ne pouvez encaisser ça". Ce qui vous honore. Personne ne peut encaisser ça. Ca n'empêche pas que "ça" triomphe partout : Pour l'heure en tout cas. Je veux dire : rien n'interdit de penser que ça puisse changer un jour. La lucidité oblige seulement à reconnaître que la situation contemporaine est très peu favorable à la prise de conscience théorique. Ce qui implique, selon moi, A, que dans le futur, tous les espoirs sont permis (seule limite biologique : le pétage généralisé de la planète en train de se faire) et B, que si la conscience théorique est difficile, d'autres moyens eux plus sensitifs restent pleinement dispo : vous parlez par exemple de la "honte" de Lévi. C'est exactement ça. Je parlerai moi de "nausée" mais encore cette fois-là pas au sens de sartre : une nausée "sociale" si vous voulez, pas individuelle (ah ! l'expérience individuelle authentique blablabla). En tout cas, une expérience de l'insupportable intuitionnable en absence d'une théorie de l'insupportable. <br /><br />Bref, l'histoire n'est jamais écrite, en face de l'utopie, rassurez-vous, loin de moi une opinion pareille. C'est juste que ces temps ci les optimistes béats me gonflent infiniment plus que les pessimistes bien trempés.Denisnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-66423929627449160842017-11-04T15:35:25.394+01:002017-11-04T15:35:25.394+01:00J'ai été lire l'entretien qu'il a donn...J'ai été lire l'entretien qu'il a donné à Ballast. Ça confirme ce que j'ai pensé de La Horde du Contrevent (il y a au moins un qui trouve ça absolument génial, on est content pour lui), mais c'est vrai qu'on peut tomber d'accord sur beaucoup de choses.<br />Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-15652405414765035882017-11-04T15:34:11.647+01:002017-11-04T15:34:11.647+01:00Je comprends, mais vraiment je ne peux pas encaiss...Je comprends, mais vraiment je ne peux pas encaisser ça. Pour moi cette idée du système qui produit les individus qui vont le reproduire relève du fétichisme et de la séparation. Du fétichisme parce que tout comme les marchandises le système lui-même apparaît aux individus, et au premier chef aux théoriciens, se dressant face à eux comme quelque chose d'extérieur à leurs actions (c'est lui qui finalement « veut »). De la séparation, parce que ça n'est admissible qu'à condition de rester une vérité entre les mains des théoriciens en tant que classe à part. Sitôt qu'on suppose que c'est la conclusion à laquelle tout le monde devrait arriver, chacun se trouve pris dans l'idée « si ce n'est toi, ce sera un autre » et ne peut concevoir un refus éventuel — supposons l'athéisme enfin généralisé — qu'en tant que pur nacissisme (« tous les autres sont des cochons mais moi je vaux mieux qu'eux, même si ça ne sert absolument à rien »), et le système tourne effectivement tout seul. La théorie rendant compte du système finit par être elle-même l'instrument de sa reproduction (ici l'atomisation et la déresponsabilisation totales des individus entre lesquels tout lien de confiance se trouve anéanti), et donc à pouvoir passer en définitive comme tout le reste pour sa production. <br /><br />On peut bien sûr m'opposer que mon objection est touchante mais repose sur un principe se justifiant uniquement parce qu'il est la possibilité de l'idéal à atteindre, un truc aussi dépourvu de réalité que « Nul n'est sensé ignorer la loi ». Cependant cela renvoie aussi concrètement à la honte de Primo Levi devant le gibet du « dernier homme ». Quelque chose qui résiste à tout ce qu'on peut dire d'objectif sur les hommes que produit un camp, le tardigrade, minuscule mais increvable, de la responsabilité et du lien.Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-75108861227385185472017-11-02T11:27:49.238+01:002017-11-02T11:27:49.238+01:00Désolé, mais je souscris entièrement à votre défin...Désolé, mais je souscris entièrement à votre définition que je trouve parfaite : "sujet-produit dont l'intériorité est avant tout fonctionnelle".<br />Le principe de Truman, c'est qu'il n'est même pas un salaud (votre "ordure") : le salaud au sens de Sartre est salaud dans le cadre d'une relation d'individu à individu, c'est pourquoi la critique sartrienne du structuralisme ne pouvait pas porter comme elle le voulait. Truman ne peut même plus être un salaud, car il n'est plus un individu tout simplement, mais l'ambassadeur de sa came libérale contre la came collectiviste de Staline ou d'un autre. Et si ce n'avait pas été Truman, un autre clone aurait pris cette pseudo-décision nucléaire inhumaine. Truman n'était que l'ambassadeur de sa came : la marchandise libérale, contre la marchandise concentrée de Staline, fondamentalement d'accord - et juste en "concurrence" avec lui. Car la société marchande ruine d'abord l'individualité, elle ne produit que des stéréotypes, du conformisme absolu. Truman, c'est donc la banalité non pas "du mal" (comme dirait l'autre) mais la banalité de l'inhumain. Ma position est donc humaniste, même si c'est un humanisme perdant, un reste d'humanisme, comme un souvenir nostalgique ou un éclat lointain de ce qui a été perdu : il ne reste qu'un vague souvenir du choix individuel, de l'individu. Mais le structuralisme, lui, se réjouit carrément d'une telle disparition (post-"métaphysique") de l'individu dans la pure fonctionnalité, qu'il appelle de ses voeux contre ce qu'il appelle des survivances religieuses de l'âme. On peut donc déplorer, mais accepter le triomphe historique de la marchandise inhumaine (nucléaire, en l'occurrence : Truman) sans être structuraliste, au contraire.Denisnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-81494812342572596452017-11-01T16:28:16.219+01:002017-11-01T16:28:16.219+01:00@Denis: bien sûr, le nucléaire civil est complètem...@Denis: bien sûr, le nucléaire civil est complètement lié au nucléaire militaire, c'est même pour produire des armes avec les produits fission qu'on a opté pour des centrales qui s'emballent dès qu'il y a une couille. Néanmoins, le fait est là : inutiles ou non, les armes thermonucléaires n'ont jamais été consommées. On est passé plusieurs fois à côté, mais les acteurs n'ont jamais sauté le pas. Donc, soit le système n'est pas si nihiliste que ça, soit, comme je le pense, il ne fait pas l'Histoire. Hiroshima, Nagazaki, c'est Truman, pas la marchandise. Le coût astronomique de la R&D est bien sûr entré en ligne de compte, mais rien que son changement d'attitude à Postdam vis à vis de Staline, lorsqu'il apprend que la bombe est prête, devrait convaincre qu'il en aurait fait de même s'il l'avait trouvée en se baissant. Nier cela, pour moi, participe d'un anti-humanisme guère préférable au structuralisme, c'est juste substituer à l'absence de sujet un sujet-produit dont l'intériorité est avant tout fonctionnelle. Sakharov est alors non pas la preuve que Truman est une ordure, mais juste une malfaçon (et accessoirement un gros couillon).Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-85946546533817909092017-11-01T16:25:10.607+01:002017-11-01T16:25:10.607+01:00La société capitaliste est une société qui se repr...La société capitaliste est une société qui se reproduit pour produire et échanger, au lieu de l'inverse, qui n'est qu'un pré-requis. Tout comme l'industrie agro-alimentaire se moque que vous mangiez ou non ce que vous lui avez acheté, le complexe militaro-industriel se fout bien de savoir si ses bombes vont exploser. La seule chose qu'il propose est une option : si vous avez d'en découdre avec vos voisins, vous pouvez être sûr qu'il se trouvera quelqu'un pour vous vendre des flingues, comme en témoignent certaines zones en guerre depuis des décennies sans qu'on y ait jamais produit un pistolet. C'est loin d'être rien, mais ça s'arrête là.<br /><br />Il y a ainsi bien plus de deux ans que les Saoudiens soutiennent les industries de l'armement occidentales à grands coups de pétrodollars, ce qui leur a d'ailleurs certainement permis de s'en tirer sans trop de casse (accepter tout de même d'être la base arrière de l'invasion de l'Irak) après le 11/9, où ils étaient mouillés jusqu'au shemagh. Pour autant, on ne peut pas dire qu'ils aient passé beaucoup de temps à s'en servir. Et voyez aussi l'exemple des Talibans. En septembre 2001, ça faisait presque 5 ans qu'ils étaient au pouvoir, à réduire les femmes au rang du bétail, massacrer des populations, détruire le patrimoine culturel, et j'en passe. Bref, de vrais méchants, non seulement illégitimes au regard du droit international, mais en plus aux prises avec une alliance de modérés sous la houlette du charismatique Massoud. Si vraiment les bombes ne cherchaient qu'où tomber une fois produites, on aurait dû avoir un vrai feu de joie dans la région. Or, il n'en a rien été, le déluge ne s'étant abattu qu'après les Tours jumelles, au moment donc, où les choses ont pris un tour des plus personnels.<br /><br />Quant à Fukushima… qu'est-ce que l'expérience de Fukushima ? Déjà qu'on a oublié Auschwitz malgré les images de charniers (ce qui n'est pas surprenant, puisque précisément les images neutralisent la réalité en rendant les choses présentes en tant que distantes), alors la radioactivité, vous pensez. On peut passer des images d'Alep en ruines et en larmes (made in Russia, qui serait du coup plus intégrée au régime marchand que les occidentaux ?) à l'heure du repas, c'est la mesure du « savoir » moderne. Pas plus que la radioactivité, nous ne savons ce qu'est la guerre (d'où le choc après le 13 novembre, où les images ont cessé d'être des paravents : on saisit son téléphone et fébrilement on demande si tout le monde va bien). Et même si on accepte qu'on sait, que devrait-on en conclure ? Que les Allemands seraient moins soumis à la toute puissance marchande que les Français qui eux, certainement, courent à la catastrophe à prolonger leurs centrales vétustes ? …Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-3724146442184503462017-10-31T16:02:35.978+01:002017-10-31T16:02:35.978+01:00@ vilbidon : Le nucléaire militaire "dissuasi...@ vilbidon : Le nucléaire militaire "dissuasif" est un très mauvais exemple puisque l'on a créé avec lui de toute pièce une industrie autant parasitaire et inutile que fructueuse sous forme des services d'entretien, de surveillance, etc (ces services sont d'ailleurs rognés par les exigences d'abaisser sans cesse les coûts). Les armes nucléaires sont donc bien à la fois inutiles, dangereuses et nuisibles et pourtant incontestées dans leur production. En plus, le principe même de la dissuasion vise à figer les choses, à conserver un statu quo, à interdire le changement historique promu par les anciennes guerres. Imposer un éternel présent, en somme. Ce qui est bel et bien la définition du nihilisme. Denisnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-17041616348604628842017-10-30T15:27:51.601+01:002017-10-30T15:27:51.601+01:00Il ne s'agit pas de nier qu'il y ait "...Il ne s'agit pas de nier qu'il y ait "guerre de civilisation", pour reprendre les termes des néoconservateurs américains. Mais cette guerre de civilisation - guerre civile, ou de remise à niveau, interne à la domination - s'effectue dans le temps plutôt que dans l'espace : le libéralisme technologique marchand VS la charia archaïque. Il y a donc bien stratégie, si vous voulez. Ce que nous posons comme équivalents (donc à la fois distincts et comparables), ce sont les ressorts nihilistes de ces deux conceptions DOMINANTES du monde, dont la conduite de la guerre offre l'illustration parfaite. Tel est le sujet. Dans un cas : cécité contemporaine, organisée techniquement ; dans l'autre, incapacité de voir et de comprendre célébrée comme vraie foi. Comment appelez-vous (autrement que "nihiliste") une société capable de zapper Fukushima en moins de deux ans, ou d'approuver sans révolte excessive les derniers projets d'AREVA, à la fois ruineux économiquement et reconnus (par l'ASN elle-même, de loin en loin) comme ultra-dangereux ? Une société qui SAIT qu'elle va à la catastrophe climatique mais y va quand même à tombeau ouvert ? L'accord des masses (que vous supposez :"produire et accréditer une certaine image"), leur confiance donnée au système militaro-marchand (soi-disant visé par celui-ci) est pour nous un non-sens. Quand, au juste, décide-t-on (ou fait-on même semblant de décider, via d'ineptes élections) de ce genre d'engagement ? <br />Et pour ce qui est de l'Arabie saoudite, la guerre en cours qu'elle mène au Yémen nous paraît relever justement d'une certaine gestion consumante des stocks.<br /><br /> Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-42419377722310973062017-10-29T20:00:26.814+01:002017-10-29T20:00:26.814+01:00Justement, cette thèse, qui met la marchandise à l...Justement, cette thèse, qui met la marchandise à la racine de la (non-)conduite moderne de la guerre, me paraît bien audacieuse. Pour moi, il s'agit plutôt d'une économie de l'engagement, le bombardement étant le moyen de faire la guerre (asymétrique) sans risque de s'embourber avec à la clé des morts dont on sera comptable. On ne peut pas laisser l'EI faire 400 morts en France sans riposter, on ne pouvait pas laisser les « commies » s'emparer du Viêtnam et prétendre être en mesure de défaire le Bloc de l'Est. Pouvoir dire qu'on a détruit un dépôt de munitions, coupé une voie d'approvisionnnement, etc. c'est donner l'impression de rendre les coups, ce qui est tout à fait logique et compréhensible quand, au-delà des fins stratégiques réelles qui n'auront certes pas avancé d'un iota, le but toujours immédiat est de produire et accréditer une certaine image (et Hollande en dux bellorum, avouez qu'il faut quand même pas mal de missiles pour « acheter l'idée »).<br /><br />Si le nihilisme marchand commandait vraiment l'usage des armes, le feu (thermo)nucléaire aurait dû être employé depuis longtemps, au regard de ce que coûte son entretien et son maintien à niveau opérationnel. De même qu'un pays comme l'Arabie saoudite, qui acquiert bien plus d'armes qu'elle n'est en mesure d'utiliser devrait être perpétuellement en guerre ouverte pour consommer son excédent high-tech.Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-90411216608092017232017-10-29T17:52:51.348+01:002017-10-29T17:52:51.348+01:00Explicitement, oui. Mais on s'en fout. D'a...Explicitement, oui. Mais on s'en fout. D'autant que Damasio se dit aussi marcusien, et gerbe à ce titre dès que possible les biotechnologies, le transhumanisme et autres saloperies postmodernes deleuziennes.Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-68142686228241173872017-10-29T17:51:18.188+01:002017-10-29T17:51:18.188+01:00Ce dont il est question ici, c'est précisément...Ce dont il est question ici, c'est précisément le rôle d'entraînement absurde (pour lui-même) de la marchandise de guerre. Vous pointez justement, comme nous, que les bombardements à l'aveugle sont inutiles d'un point de vue technique,et stratégique, ce qui était notre point de départ. Ils sont donc bien et incompréhensibles et inexplicables. Ce n'est pas pour autant qu'on y renonce, du Vietnam jusqu'à Rakka. Telle est la puissance absurde et inquestionnable de la marchandise, produite pour être produite, nihilisme suprême.Le Moine bleuhttps://www.blogger.com/profile/08012397194663049024noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-70691694039194821352017-10-28T17:37:48.245+02:002017-10-28T17:37:48.245+02:00À part ça, il me semblait que Damasio c'était ...À part ça, il me semblait que Damasio c'était plutôt Deleuze &cie sa came...Vilbidonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2759049254810407026.post-27179791174942396482017-10-28T17:36:13.529+02:002017-10-28T17:36:13.529+02:00Pas sûr qu'on puisse assimiler la normalisatio...Pas sûr qu'on puisse assimiler la normalisation professionnelle de la guerre (cf. Full Metal Jacket : « Le corps des Marines ne veut pas des robots, le corps des Marines veut des tueurs ») et le bombardement comme fin en soi. Le dernier est aujourd'hui la stratégie de ceux qui n'en ont pas, dans des guerres nécessairement asymétriques (perdre un Rafale est un peu plus conséquent que perdre un Spitfire, aussi il faut pouvoir se permettre de jouer ça pour bombarder des choux, stratégiquement parlant). Il n'y a là aucune puissance, car aucune guerre ne s'est jamais gagnée à coup de bombardements (les Américains, qui ont largué sur le Viêtnam plus de bombes qu'ils n'en avaient largées sur le Japon et l'Allemagne réunis, n'ont jamais réussi à couper la piste Hô Chi Minh). Il s'agit toujours en définitive d'une affaire de fantassins, et donc de contact (le stress du soldat étant à l'inverse de ne pas avoir de « contact visuel » avec l'ennemi). Les bombardements qui ne visent pas à appuyer ou assurer cette prise de terrain (mis à part le cas particulier des assassinats ciblés) relèvent aujourd'hui de la production spectaculaire, beaucoup plus à mon avis que de la nécessité de consommer la production (d'autant que les budgets de la Défense sont de plus en plus serrés).<br /><br />Notons également que les fascistes ont été les premiers à employer le bombardement aveugle (Guernica, bombardements chimiques italiens en Abyssinie) et que les V1 et V2 entrent complètement dans ce type de « stratégie ». La gratuité de certains bombardements alliés peut donc aussi ressortir, dans ce conflit particulièrement âpre et long, à la réponse du berger à la bergère, voire au châtiment (cf. l'état d'esprit décrit par Stig Dagerman en 46). On agit alors en pur technicien parce que les gens qu'on tue ne font que récolter ce qu'ils ont semé. C'est retournement classique de responsabilité « voilà ce que tu me conduis à te faire, voilà comment tu m'as rendu, etc. »Vilbidonnoreply@blogger.com